giovedì 29 maggio 2014

Jaurès, il partito del popolo

David, Il giuramento della pallacorda (abbozzo, 1793)

1-2, il vento della libertà
3, Bailly
6, tre ecclesiastici, la figura centrale è l'abbé Grégoire
8, Robespierre
11, Mirabeau

Se fosse una setta, se la sua vittoria dovesse essere la vittoria di una setta, il socialismo dovrebbe esprimere sulla storia il giudizio proprio di una setta, dovrebbe dare la sua simpatia a quei piccoli gruppi le cui formule sembrano meglio annunciare le sue o a quelle fazioni ardenti che spingendo quasi alla follia la passione del popolo sembravano rendere insostenibile il regime che vogliamo abolire . Ma non è da una esasperazione partigiana, è dallo sviluppo potente e vasto della democrazia che il socialismo verrà fuori ed è per questo che, in ogni momento della Rivoluzione francese, mi chiedo: qual è la politica che meglio serve l'intera Rivoluzione, tutta la democrazia? Ora, questa è al momento la politica di Robespierre. Babeuf, il comunista Babeuf, il vostro patrono e il mio, colui che nel nostro paese ha fondato non solo la dottrina socialista, ma soprattutto la politica socialista aveva avvertito tutto ciò nella sua lettera a Coupé de l'Oise: ecco che quindici mesi dopo la morte di Robespierre, quando Babeuf cerca di puntellare la sua impresa socialista, è la politica di Robespierre che gli appare come l'unico punto di appoggio. A Bodson, a questo ardente cordigliere che assisteva alle riunioni del club nella tragica settimana del marzo 1794, in cui l'hebertismo preparò la sua insurrezione contro la Convenzione, a Bodson, rimasto fedele alla memoria di Hébert, Babeuf non teme di scrivere, il 29 febbraio 1796, che Hébert non conta, era riuscito a coinvolgere solo alcune parti di Parigi, mentre il bene comune doveva avere per organo l'intera comunità: Robespierre da solo, andando oltre cricche, sette e combinazioni artificiali, ha rappresentato la piena portata della democrazia.

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Histoire socialiste de la France de 1789 à 1900
1903
 
Si le socialisme était une secte, si sa victoire devait être une victoire de secte, il devrait porter sur l’histoire un jugement de secte, il devrait donner sa sympathie aux petits groupements dont les formules semblent le mieux annoncer les siennes, ou à ces factions ardentes qui en poussant presque jusqu’au délire la passion du peuple, semblaient rendre intenable le régime que nous voulons abolir. Mais ce n’est pas d’une exaspération sectaire, c’est de la puissante et large évolution de la démocratie que le socialisme sortira: et voilà pourquoi, à chacun des moments de la Révolution Française, je me demande : quelle est la politique qui sert le mieux toute la Révolution, toute la démocratie ? Or, c’est maintenant la politique de Robespierre. Babeuf, le communiste Babeuf, votre maître et le mien, celui qui a fondé en notre pays, non pas seulement la doctrine socialiste, mais surtout la politique socialiste, avait bien pressenti cela dans sa lettre à Coupé de l’Oise : et voici que quinze mois après la mort de Robespierre, quand Babeuf cherche à étayer son entreprise socialiste, c’est la politique de Robespierre qui lui apparaît comme le seul point d’appui. A Bodson, à ce Cordelier ardent qui assistait aux séances du club dans la tragique semaine de mars 1794, où l’hébertisme prépara son mouvement insurrectionnel contre la Convention, à Bodson, resté fidèle au souvenir d’Hébert, Babeuf ne craint pas d’écrire, le 29 février 1796, qu’Hébert ne compte pas, qu’il n’avait su émouvoir que quelques quartiers de Paris, que le bonheur commun devait avoir pour organe toute la communauté et que Robespierre seul, au-delà des coteries, des sectes et des combinaisons artificielles et étroites, a représenté toute l’étendue de la démocratie.





Chambre des députés, 18 novembre 1908, débat sur la peine de mort

M. Jaurès. Qu’est-ce donc, dans son fond, dans son inspiration première, que la Révolution française ? C’est une magnifique affirmation de confiance de la nature humaine en elle-même. Les révolutionnaires ont dit à ce peuple, asservi et enchaîné depuis des siècles, qu’il pouvait être libre sans péril, et ils ont conçu l’adoucissement des peines comme le corollaire d’un régime nouveau de liberté fraternelle. M. Massabuau me rappelait Robespierre et la guillotine en permanence. Je prie M. Massabuau de laisser aux esprits vulgaires ce trop facile jeu d’esprit. (Exclamations et rires à droite et au centre. — Applaudissements à l’extrême gauche.) Messieurs, quand les grands esprits de la Révolution faisaient pour les hommes ce rêve d’une justice adoucie, c’était pour une société régulière, équilibrée et fonctionnant normalement. Ils ont été obligés à une lutte à outrance par la révolte même des forces atroces du passé. Mais savez-vous ce qui les excuse, s’ils avaient besoin d’excuse ? Savez-vous ce qui les glorifie ? C’est que, à travers les violences mêmes auxquelles ils ont été condamnés, ils n’ont jamais perdu la foi en un avenir de justice ordonnée. (Exclamations à droite. — Applaudissements à l’extrême gauche et sur divers bancs à gauche.) C’est qu’ils n’ont jamais perdu confiance en cette révolution au nom de laquelle ils avaient tué et au nom de laquelle ils étaient tués : Condorcet, proscrit, retraçait les perspectives du progrès indéfini de l’esprit humain ; à Robespierre, blessé, on ne pouvait arracher dans son stoïque silence aucune parole de doute et de désaveu. Et c’est parce que ces hommes, à travers la tourmente, ont gardé la pleine espérance, la pleine confiance en leur idéal, qu’ils ont le droit de nous la transmettre et que nous n’avons pas le droit, dans des temps plus calmes, de déserter la magnifique espérance humaine qu’ils avaient gardée. (Applaudissements à l’extrême gauche et sur divers bancs à gauche.) 

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