elogio di Cromwell
Le Siècle de Louis XIV, capitolo VI
Carlo II, re d'Inghilterra, latitante in
Francia con la madre e il fratello, recava sulle spalle il fardello dei suoi dolori e delle
sue speranze. Un privato cittadino aveva sottomesso l'Inghilterra, la
Scozia e l'Irlanda. Cromwell, questo usurpatore degno di regnare,
prese il nome di protettore, e non di re, perché gli inglesi sapevano
quale ampiezza i diritti del loro re dovessero avere, e non sapevano quali fossero i
limiti dell'autorità di un protettore. Consolidò il suo potere mostrando di saperlo contenere all'occorrenza: non intraprese nulla
quanto ai privilegi dei quali il popolo era geloso; non albergò mai
uomini di guerra nella Città di Londra; non mise nessuna imposta di cui
si potesse mormorare, non offese in alcun modo gli occhi con un fasto
eccessivo; non accumulò tesori; ebbe cura che la giustizia fosse
osservata con quella asciutta imparzialità che non distingue i grandi dai
piccoli.
Charles Il, roi d’Angleterre, fugitif en France avec sa mère et son
frère, y traînait ses malheurs et ses espérances. Un simple citoyen
avait subjugué l’Angleterre, l’Écosse et l’Irlande. Cromwell, cet
usurpateur digne de régner, avait pris le nom de protecteur, et non
celui de roi, parce que les Anglais savaient jusqu’où les droits de leurs rois devaient s’étendre, et ne connaissaient pas quelles étaient les bornes de l’autorité d’un protecteur.
Il affermit son pouvoir en sachant le réprimer à propos: il
n’entreprit point sur les privilèges dont le peuple était jaloux; il ne
logea jamais des gens de guerre dans la Cité de Londres; il ne mit
aucun impôt dont on pût murmurer ; il n’offensa point les yeux par trop
de faste ; il ne se permit aucun plaisir; il n’accumula point de trésors
; il eut soin que la justice fût observée avec cette impartialité
impitoyable, qui ne distingue point les grands des petits.
Le frère
de Pantaléon Sâ, ambassadeur de Portugal en Angleterre, ayant cru que sa
licence serait impunie parce que la personne de son frère était sacrée,
insulta des citoyens de Londres, et en fit assassiner un pour se venger
de la résistance des autres; il fut condamné à être pendu. Cromwell,
qui pouvait lui faire grâce, le laissa exécuter, et signa ensuite un
traité avec l’ambassadeur.
Jamais le commerce ne fut si libre ni si
florissant; jamais l’Angleterre n’avait été si riche. Ses flottes
victorieuses faisaient respecter son nom sur toutes les mers ; tandis
que Mazarin, uniquement occupé de dominer et de s’enrichir, laissait
languir dans la France la justice, le commerce, la marine, et même les
finances. Maître de la France, comme Cromwell l’était de l’Angleterre,
après une guerre civile, il eût pu faire pour le pays qu’il gouvernait
ce que Cromwell avait fait pour le sien; mais il était étranger, et
l’âme de Mazarin qui n’avait pas la barbarie de celle de Cromwell, n’en
avait pas aussi la grandeur.
Toutes les nations de l’Europe qui
avaient négligé l’alliance de l’Angleterre sous Jacques Ier, et sous
Charles Ier, la briguèrent sous le protecteur. La reine Christine
elle-même, quoiqu’elle eût détesté le meurtre de Charles Ier, entra dans
l’alliance d’un tyran qu’elle estimait.
elogio di Locke (e di Platone)
Le Siècle de Louis XIV, capitolo XXXIV
Il solo Locke basterebbe a offrire un grande esempio quanto alla superiorità del nostro secolo sulle più belle età della Grecia. Da Platone fino a lui c'è il vuoto: nessuno, in quell'intervallo, ha indagato l'operare della nostra anima; chi oggi conoscesse tutto Platone, e che conoscesse solo Platone, conoscerebbe poco, e conoscerebbe male.
Era in verità un greco eloquente; la sua Apologia di Socrate è un servizio reso ai saggi di tutte le nazioni; è giusto rispettarlo, poiché ha reso tanto rispettabile la virtù disgraziata, e tanto odiosi i persecutori. Per lungo tempo si è creduto che la sua bella morale non potesse unirsi a una cattiva metafisica; egli arrivò quasi a diventare un padre della Chiesa per via della sua triade che nessuno ha mai
capito. Ma che cosa si penserebbe oggi di un filosofo per il quale una materia fosse identica all'altra, il mondo fosse una figura di dodici pentagoni, il fuoco, equiparato a una piramide, fosse connesso alla terra per
mezzo di numeri? Come verrebbe accolto chi venisse a provare l’immortalità e la métempsicosi dell’anima, dicendo che il sonno nasce dalla veglia, la
veglia dal sonno, quel che è vivo da quel che è morto e quel che è morto da quel che è vivo? Tali sono i ragionamenti che furono ammirati per tanti secoli; e des idee
ancora più stravaganti sono state applicate di poi all'educatzione degli uomini.
Il solo Locke ha spiegato l’intelletto umano, in un libro che contiene esclusivamente verità, e ciò rende perfetta l'opera,verità tutte chiare.
Locke
seul serait un grand exemple de cet avantage que notre siècle a eu sur
les plus beaux âges de la Grèce. Depuis Platon jusqu’à lui, il n’y a
rien : personne, dans cet intervalle, n’a développé les opérations de
notre âme ; et un homme qui saurait tout Platon, et qui ne saurait que
Platon, saurait peu, et saurait mal.
C’était,
à la vérité, un Grec éloquent ; son apologie de Socrate est un service
rendu aux sages de toutes les nations ; il est juste de le respecter,
puisqu’il a rendu si respectable la vertu malheureuse, et les
persécuteurs si odieux. On crut longtemps que sa belle morale ne pouvait
être accompagnée d’une mauvaise métaphysique ; on en fit presque un
Père de l’Église à cause de son Ternaire, que personne n’a jamais
compris. Mais que penserait-on aujourd’hui d’un philosophe qui nous
dirait qu’une matière est l’autre ; que le monde est une figure de douze
pentagones ; que le feu, qui est une pyramide, est lié à la terre par
des nombres ? Serait-on bien reçu à prouver l’immortalité et les
métempsycoses de l’âme, en disant que le sommeil naît de la veille, la
veille du sommeil, le vivant du mort, et le mort du vivant ? Ce sont là
les raisonnements qu’on a admirés pendant tant de siècles ; et des idées
plus extravagantes encore ont été employées depuis à l’éducation des
hommes.
Locke seul a développé l’entendement humain, dans un livre
où il n’y a que des vérités; et, ce qui rend l’ouvrage parfait, toutes
ces vérités sont claires.
http://www.filosofico.net/Antologia_file/AntologiaV/VOLTAIRE_%20GRANDEZZA%20E%20LIMITI%20DI%20.htm
il carattere degli uomini
Le siècle de Louis XIV, chapitre 6
Si
può giudicare il carattere degli uomini dalle loro imprese. Si può
tenere per certo che l'anima di Richelieu respirava eminenza e vendetta;
che Mazarino era saggio, flessibile e avido di ricchezza. Ma per sapere
fino a che punto un ministro è intelligente e fine, lo si deve sentire
spesso parlare o leggere quello che ha scritto. Succede spesso tra gli
statisti quello che vediamo ogni giorno
tra i cortigiani: chi ha più spirito fallisce, e chi ha nel carattere
più pazienza, forza, flessibilità e così via riesce.
On peut
juger du caractére des hommes par leurs entreprises. On peut bien
assurer que l'ame de Richelieu respirait la hauteur et la vengeance; que
Mazarin était sage, souple et avide de biens. mais pour connaître à
quel point un ministre a de l'esprit, il faut ou l'entendre souvent
parler, ou lire ce qu'il a écrit. Il arrive souvent parmi les hommes
d'état, ce qu'on voit tous les jours parmi les courtisans; celui qui a
le plus d'esprit échouë, et celui qui a dans le caractére plus de
patience, de force, de souplesse et de suite, réussit.
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