Simenon conosceva perfettamente gli ambienti, i personaggi e i rituali dei canali navigabili del nord della Francia e delle loro chiuse, in quanto, tra la fine degli anni venti e l'inizio degli anni trenta, visse insieme alla prima moglie su un'imbarcazione, l'Ostrogoth appunto, acquistata dall'autore e utilizzata come abitazione. A bordo di essa Simenon ha navigato i canali tra Francia, Belgio e Olanda.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Maurizio Testa
Una soffice nebbia all'imbrunire o e all'alba, lo sciabordio sommesso dello scafo nell'acqua, quelle terre verdi che scorrono lentamente ai lati e in lontananza le guglie delle chiese di piccoli paesi nell'entroterra. Questo è quello che vedeva Simenon nei suoi viaggi sui canali di Francia. E' una sua passione, sprattutto alla fine degli anni venti. E infatti ai primi del '28 acquista una barca di cinque metri, con un piccolo motore ausiliario da 3 cavalli. Questa sarà battezzata Ginette e gi servirà per le sue scorribande che dureranno circa sei mesi attraverso canali e fiumi del sud della Francia. L'equipaggio è costituito oltre che dal "comandante", da Tigy, dall'inseparabile femme de chambre Boule, e da Olaf, il loro cane. Viaggiano di pomeriggio, ormeggiano al tramonto. Lui e la moglie dormono in una cabina arrangiata sulla barca, mentre Boule con il cane in una tenda che, di volta in volta, viene montata sulla riva. La mattina Georges lavora. Si sveglia presto (o meglio, lo sveglia la Boule) e alle cinque del mattino generalmente è pronto davanti alla sua macchina da scrivere. Una tazza di caffé su una cassa, la macchina da scrivere pure e anche lui e seduto su una cassa, il tutto in barca sotto un telone. Verso mezzogiorno circa mollano gli ormeggi e ricomincia la navigazione. Incontrano chiatte che trasportavano di tutto. L'anno dopo, grazie anche al fatto che Simenon guadagnava di più si permette un 'imbarcazione più confortevole. Si tratta di uno scafo a vela di dieci metri, adatto anche per il mare. Una volta finita la fa "battezzare" in pompa magna a Parigi, al Pont-Neuf. Il nome questa volta è meno lezioso, anzi... Ostrogoth. E per due anni sarà la barca che li porterà a più riprese in tutta la Francia, ma anche fuori. La vita a bordo è tutt'altra cosa. La barca è riscaldata, Boule ha una cucina in una cabina dove Simenon scrive. E i viaggi iniziano d'inverno e li portano questa volta verso nord, fino al Belgio, poi Amsterdam e poi su fin al Mar del Nord. Uno scalo, per così dire tecnico li fa fermare qualche tempo a Delfzijl nei Paesi Bassi. Una sosta importante, almeno secondo la versione di Simenon. Una volta rimessa in sesto la barca, ripartono ancora una volta.
La sosta a Delfzijl è significativa perché, come narra lo scrittore, sarebbe proprio qui tra una pipata e qualche bicchierino di ginepro, in una mattina passata in un bar, che qualcosa gli dà la sensazione di aver concluso quella fase di apprendistato e proprio lì prende forma la figura del commissario Maigret.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Alain Delaunois
Simenon, vagabond de l'eau
De mars à septembre 1928, Georges Simenon s'échappe de l'appartement de la Place des Vosges à Paris. Terminées, les mondanités de la capitale, les soirées arrosées, les amours passagères. En 1928, Simenon en pince sérieusement pour la Ginette. La Ginette : un canot de sauvetage de 5,5 m de long, équipé d'un petit
moteur de 3 CV, et qui traîne au bout d'un filin une embarcation plus
petite encore : s'y entassent tentes et matériel, la fidèle Boule, le
chien Olaf. Durant six mois, Simenon et Tigy, son épouse, vont sillonner
les rivières et canaux de France. Ce voyage « vu de l'eau », Simenon
l'a retracé dans quelques pittoresques récits-reportages, publiés en
magazines dans les années trente. On les redécouvre avec plaisir
aujourd'hui, réunis par Alain Bertrand dans un bel ouvrage des éditions
Le temps qu'il fait. Ce périple fluvial qui n'a rien d'une promenade de
yachtman doit les conduire de Paris à Lyon, en passant par un tunnel
redouté, courbé et sans lumières, de plusieurs kilomètres sur le
plateau de Langres ; puis de Lyon jusqu'à la Camargue par le canal de la
Marne, la Saône et le Rhône tumultueux. Un incident mécanique bienvenu
les contraint à passer un été enchanteur au Grau-du-Roi. (Simenon évoque
« un grand miroir bleu bordé par le sable d'une plage déserte » : ce
n'est pas celui que je connais.) L'odyssée se poursuit par Sète,
Toulouse, Bordeaux. La Ginette est mise sur le train pour rejoindre
Montluçon. De là, les voyageurs regagnent Orléans puis Paris par les
canaux de Berry, de Briare et du Loing.
Chaque soir, après une lente avancée, la Ginette est couverte d'une toile de voile qui la transforme en chambre à coucher. Chaque matin, le prolifique écrivain s'installe sur une caisse à même le quai ou la berge, et tape avec ardeur les trente feuillets qu'il envoie à ses éditeurs parisiens. Six mois d'exploration dans un monde nouveau — car « personne ne connaît la carte des voies navigables en France ». Six mois au rythme des remous du fleuve nourricier, qui vont immerger Simenon dans un milieu qu'il (re)découvre avec ravissement : après tout, il a passé ses vingt premières années en bord de Meuse. Mais aussi six mois qui imprégneront
sa mémoire « d'une mine de décors romanesques » et de détails
réalistes, qui nourriront son écriture de l'univers populaire des
mariniers et des éclusiers — « vous parlerez le langage de l'eau comme
celui de votre profession, naturellement ». Pas moins important, un
système de valeurs moins frelaté qu'à Paris, et que Simenon résume à sa
manière, simpliste : « Les mariniers sont des gens bien. » Selon Michel
Lemoine, le jeune Sim battra tous ses records de production cette
année-là, écrivant 53 romans populaires. « Parfois une silhouette à
peine entrevue venait s'imposer avec insistance », dira-t-il de cette
équipée. « Je la dotais d'une histoire. C'est ainsi que s'écrivait le
roman. » Et les preuves sont là, du Charretier de la Providence et de L'Ecluse n° 1 au Temps d'Anaïs ou à La Veuve Couderc*. On
s'amuse, d'un reportage à l'autre, à découvrir les louvoiements dans
l'écriture que Simenon impose à ses souvenirs. L'agrément de la lecture
tient également aux poétiques photographies des rivières et canaux
réalisées en 1931 par Hans Oplatka, en compagnie de l'écrivain, et
exhumées pour cette édition d'un classeur à anneaux, conservé au Fonds
Simenon de l'Université de Liège.
(*) Maigret et le clochard, Chez les Flamands ...
Nessun commento:
Posta un commento