giovedì 20 dicembre 2018

T.S. Eliot, Sant'Apollinare in Classe




 testo originale

LUNE DE MIEL

Ils ont vu les Pays-Bas, ils rentrent à Terre Haute,
Mais une nuit d'été, les voici à Ravenne,
A l'aise entre deux draps, chez deux centaines de punaises;
La sueur aestivale, et une forte odeur de chienne.
Ils restent sur le dos écartant les genoux
De quatre jambes molles tout gonflées de morsures
On relève le drap pour mieux égratigner.
Moins d'une lieue d'ici est Saint Apollinaire
En Classe, basilique connue des amateurs
De chapitaux d'acanthe que tournoie le vent.

Ils vont prendre le train de huit heures
Prolonger leurs misères de Padoue à Milan
Où se trouve la Cène, et un restaurant pas cher.
Lui pense aux pourboires, et rédige son bilan.
Ils auront vu la Suisse et traversé la France,
Et Saint Apollinaire, raide et ascétique
Vieille usine désaffectée de Dieu, tient encore
Dans ses pierres écroulantes la forme précise de Byzance.

traduzione di Roberto Sanesi

Hanno visto i Paesi Bassi, rientrano a Terre Haute;
ma una notte d'estate eccoli là a Ravenna,
fra due lenzuola, distesi, fra centinaia di cimici;
sudore estivo e un forte odore di cagna.
Restano sulla schiena divaricando i ginocchi
di quattro gambe molli tutte enfiate dai morsi.
A meno di una lega da qui c'è Sant'Apollinare
in Classe, basilica assai nota agli amatori
dei capitelli d'acanto che sfidano il vento a tenzone.

Vogliono prendere il treno delle otto
prolungare le loro miserie da Pasdova a Milano
dove si trova la Cena
e anche un ristorante a buon mercato. 
Lui pensa alla mance, redige il suo bilancio.
Avranno visto la Svizzera e attraversato la Francia.
E Sant'Apollinare, teso e ascetico,
vecchia fabbrica di Dio ormai in disuso, mantiene
nelle sue pietre che crollano la forma precisa di Bisanzio.


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