É. ZOLA, Germinale, Einaudi, Torino 1994, pp. 219-220, trad. it. C. Sbarbaro
A tutto suo agio Souvarine emise un filo di fumo; poi: – […] La loro Internazionale sta per
diventare davvero efficiente. Se ne occupa Lui.
– Lui chi?
– Lui!
– Pronunciò il monosillabo, smorzando la voce, con tono di religioso rispetto. Del mae-
stro, parlava: di Bakunin, lo sterminatore.
– Lui solo può dare il colpo di grazia, – proseguì, – mentre con la loro teoria dell’evolu-
zione, i tuoi scienziati non sono che dei codardi… Sotto la sua direzione, l’Internazionale,
prima di tre anni annienterà il vecchio mondo.
Smanioso di istruirsi, di comprendere quel culto della distruzione sul quale il russo non
lasciava cadere che qualche vaga frase quasi volesse tener per sé il segreto, Stefano pen-
deva ora dalle sue labbra.
– Ma insomma spiegami… Quale scopo vi proponete?
– La distruzione di tutto… Non più nazioni, non più governi, non più proprietà, non più
Dio, non più culto.
– Sì, capisco… Soltanto a che vi porterà questo?
– Alla comunità primitiva, informe; a un mondo nuovo, al ricominciamento di tutto.
– E i mezzi? Come contate di arrivare a questa distruzione integrale?
– Col fuoco, col veleno, col pugnale. Il brigante è il vero eroe, il vendicatore del popolo,
il rivoluzionario in atto, che non sa di frasi attinte nei libri. Occorre che una serie di spaven-
tosi attentati atterrisca i potenti e svegli il popolo.
Parlando, il viso di Souvarine diventava spaventoso; gli occhi chiari s’accendevano d’un
ardore mistico, le mani femminee si contraevano sull’orlo del tavolo quasi volessero spez-
zarlo; una specie di estasi pareva sollevarlo dalla sedia. Sconcertato, l’altro lo guardava; e
il pensiero gli andava alle rade confidenze che il russo gli aveva fatto: di mine caricate sotto
il palazzo dello zar, di capi di polizia scannati come cinghiali; d’una compagna di fede, la sola
donna che Souvarine avesse amato, impiccata a Mosca un mattino di pioggia, mentre, per-
duto nella folla, lui le inviava l’ultimo saluto.
Scartando da sé tutte quelle visioni atroci: – No, no! – Stefano protestò. – Non s’era an-
cora arrivati a questo, da noi! L’assassinio, l’incendio, no, no! È iniquo, è mostruoso. Da noi
tutti insorgerebbero e farebbero giustizia sommaria del colpevole!
E poi lui seguitava a non capire; contro l’abominevole proposito di sterminare l’umanità
alla radice, come si falcia raso terra un campo di segale, tutto in lui si ribellava. E dopo? Che
si farebbe, dopo? Da un simile salasso come risorgerebbe l’umanità?
– Spiegami meglio! Qual è il vostro programma? Per metterci in cammino noi francesi
abbiamo bisogno di conoscere la meta.
L’altro, senza uscire dalla sua trasognata impassibilità: – Tutti i ragionamenti sono cri-
minali, perché impediscono la distruzione pura e semplice e ostacolano la marcia della ri-
voluzione.
Il testo originale (1885)
Souvarine, après avoir soufflé lentement un jet
de fumée, répondit par son mot favori :
– Oui, des bêtises ! mais, en attendant, c’est
toujours ça... D’ailleurs, leur Internationale va
marcher bientôt. Il s’en occupe.
– Qui donc ?
– Lui !
Il avait prononcé ce mot à demi-voix, d’un air
de ferveur religieuse, en jetant un regard vers
l’Orient. C’était du maître qu’il parlait, de
Bakounine l’exterminateur.
– Lui seul peut donner le coup de massue,
continua-t-il, tandis que tes savants sont des
lâches, avec leur évolution... Avant trois ans,
l’Internationale, sous ses ordres, doit écraser le
vieux monde.
Étienne tendait les oreilles, très attentif. Il
brûlait de s’instruire, de comprendre ce culte de
la destruction, sur lequel le machineur ne lâchait
que de rares paroles obscures, comme s’il eût
gardé pour lui les mystères.
– Mais enfin explique-moi... Quel est votre
but ?
– Tout détruire... Plus de nations, plus de
gouvernements, plus de propriété, plus de Dieu ni
de culte.
– J’entends bien. Seulement, à quoi ça vous
mène-t-il ?
– À la commune primitive et sans forme, à un
monde nouveau, au recommencement de tout.
– Et les moyens d’exécution ? comment
comptez-vous vous y prendre ?
– Par le feu, par le poison, par le poignard. Le
brigand est le vrai héros, le vengeur populaire, le
révolutionnaire en action, sans phrases puisées
dans les livres. Il faut qu’une série d’effroyables
attentats épouvantent les puissants et réveillent le
peuple.
En parlant, Souvarine devenait terrible. Une
extase le soulevait sur sa chaise, une flamme
mystique sortait de ses yeux pâles, et ses mains
délicates étreignaient le bord de la table, à la
briser. Saisi de peur, l’autre le regardait, songeait
aux histoires dont il avait reçu la vague
confidence, des mines chargées sous les palais du
tzar, des chefs de la police abattus à coups de
couteau ainsi que des sangliers, une maîtresse à
lui, la seule femme qu’il eût aimée, pendue à
Moscou, un matin de pluie, pendant que, dans la
foule, il la baisait des yeux une dernière fois.
– Non ! non ! murmura Étienne, avec un grand
geste qui écartait ces abominables visions, nous
n’en sommes pas encore là, chez nous.
L’assassinat, l’incendie, jamais ! C’est
monstrueux, c’est injuste, tous les camarades se
lèveraient pour étrangler le coupable !
Et puis, il ne comprenait toujours pas, sa race
se refusait au rêve sombre de cette extermination
du monde, fauché comme un champ de seigle, à
ras de terre. Ensuite, que ferait-on, comment
repousseraient les peuples ? Il exigeait une
réponse.
– Dis-moi ton programme. Nous voulons
savoir où nous allons, nous autres.
Alors, Souvarine conclut paisiblement, avec
son regard noyé et perdu :
– Tous les raisonnements sur l’avenir sont
criminels, parce qu’ils empêchent la destruction
pure et entravent la marche de la révolution.
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