Giovanni Orsina, Se cambiare idea non frena Giorgia, La Stampa, 23 agosto 2023
Giovanni Orsina, Se cambiare idea non frena Giorgia, La Stampa, 23 agosto 2023
1 Spécialiste connu de l’œuvre d’Antonio Gramsci ayant dernièrement fait paraître, sous sa direction, « Une nouvelle conception du monde ». Gramsci et le marxisme (Éditions sociales, 2021), Yohann Douet propose dans ce livre un parcours de lecture des textes rédigés par Gramsci en prison (de 1926 à 1937), les Cahiers et les Lettres. Comme son titre l’indique, l’ouvrage porte sur deux sujets. Le premier est l’histoire, qui est probablement le thème le plus abordé dans un corpus de trois mille pages environ. De ce point de vue, l’ouvrage de Douet est sans équivalents parmi les études consacrées à Gramsci, alors qu’on compte des récits historiographiques inspirés de sa pensée, à l’instar notamment des travaux d’Eric Hobsbawm, de Giorgio Candeloro et de Giuliano Procacci, négligés ici. L’ouvrage de Douet se distingue en ce sens par une approche nettement philosophique aux problèmes qu’il soulève, comme, d’ailleurs, la plupart de la littérature marxiste depuis longtemps. Son second sujet est la modernité.
2 Deux thèmes sont en présence dans l’introduction (« L’histoire et la modernité en question ») : la périodisation de l’histoire et la notion d’époque. La critique althussérienne de l’historicisme est rejetée, à la faveur d’une conception plus pondérée du rapport des choses au temps. Quant à la notion d’époque, elle désigne un espace chronologique marqué par des traits communs et saillants, sans pour autant que ce laps de temps constitue un monde à part. Des liens subsistent avec les événements qui précèdent et ceux qui suivent ; il faut pour cela bien étudier les transitions. Selon Jacques Le Goff, dont l’avis est recueilli par l’auteur, la pratique de la périodisation est essentielle en histoire et il est tout simplement impensable d’y renoncer (p. 12).
3 Dans la perspective philosophique de l’ouvrage (Gramsci, sans l’admettre lui-même, aurait produit une philosophie de l’histoire, p. 11), il est attendu que l’analyse commence par une ontologie (premier chapitre : « Philosophie de la praxis, sensibilité au multiple et dialectique historique ») et qu’elle se poursuive par des considérations d’ordre épistémologique (deuxième chapitre : « L’“historicisme réaliste” de Gramsci et les différences historiques »). « Gramsci – écrit Douet – présuppose une ontologie processuelle et voit l’histoire comme le processus complexe de transformation des rapports sociaux par les activités humaines que ces rapports conditionnent » (p. 39). La visée épistémologique de l’auteur met ainsi en lumière les paramètres de la réflexion gramscienne sur l’histoire. D’une part, le contexte social dans lequel les contradictions agissent comme étant les éléments moteurs de toute transformation historique. De l’autre, la philosophie de la praxis en tant que vision du monde. Sur ce terrain, où beaucoup de malentendus perdurent, Douet restitue Gramsci à son historicisme original.
4 L’histoire proprement dite, c’est-à-dire la séquence des res gestae, entre enfin en scène vers le milieu du livre. Dans ses Cahiers de prison, ainsi que dans ses Lettres, Gramsci repense l’histoire universelle, et celle de l’Italie en particulier, à partir de l’An mille. C’est ce à quoi a trait tout d’abord le troisième chapitre (« L’hégémonie bourgeoise entre révolutions et crises »). L’hégémonie – assure Douet – « est peut-être la notion la plus centrale pour la conception gramscienne du processus historique » (p. 159). Alors que l’expérience soviétique autoriserait encore à parler de l’« affirmation d’une hégémonie prolétarienne » (ibid.), l’attention de Gramsci se porte surtout sur l’hégémonie bourgeoise tout au long du XIXe siècle.
5 Outre la différentiation qu’il envisage entre hégémonie et domination, l’auteur spécifie également le caractère de l’hégémonie, laquelle n’est pas seulement culturelle, mais peut être aussi économique. Aux États-Unis, dans l’« américanisme », elle est ainsi d’abord économique. Dans le cas du Risorgimento et des décennies de l’unification politique italienne (exemple de révolution par le haut), on assiste au paradoxe d’une « dictature sans hégémonie », ou, pour mieux dire, sans hégémonie véritable. Soit le contraire de ce qui se passe en France où le jacobinisme serait parvenu à diriger l’ensemble du corps social. La question de la « révolution passive », ou révolution sans révolution, s’impose alors. « La bourgeoisie s’unifie et se constitue en classe dominante et hégémonique » (p. 183). Le XIXe siècle est de ce point de vue marqué par une longue « guerre de position » représentée par le cycle ouvert par la Révolution française qui se déploie, à travers des consolidations, de 1815 à 1870. François Furet avait soutenu pareille thèse dans La Révolution 1780-1880 (Hachette, 1988).
6 Des développements étendus sont consacrés à la « traductibilité », ou même à la migration, vers d’autres terrains des expériences examinées. Ainsi la Révolution, qui aurait eu un caractère essentiellement politique en France, aurait acquis une dimension économique au Royaume-Uni et philosophique en Allemagne. Hegel serait par conséquent l’expression la plus achevée de la Révolution dans le domaine philosophique ; thèse qui ne résiste cependant pas à l’épreuve des faits : certes, Hegel s’est montré admiratif devant la Révolution française, mais son régime idéal demeure un État prussien restauré. Quant à l’hégémonie bourgeoise, elle décline après 1870, quand l’expansion économique et la répression sociale s’entremêlent, tandis que la tendance à une crise organique se manifeste ouvertement de 1914 à 1918 (guerre et Révolution bolchevique). C’est alors à ce moment-là que le mouvement ouvrier s’affirme en tant que protagoniste (p. 201). Ce faisant, Douet reprend de Fabio Frosini (La religione dell'uomo moderno. Politica e verità nei Quaderni del carcere di Antonio Gramsci, Carocci, 2010, p. 35) l’idée que « la crise devient la condition permanente de l’histoire » (p. 205), de telle sorte que Gramsci serait ici très proche de Michel Foucault.
7 Venons-en à la modernité. Le quatrième chapitre (« Genèses de la modernité européenne ») en envisage les origines. Le regard s’élargit. Qu’entend-on par « moderne » ? Ce mot est souvent employé par Gramsci comme synonyme de contemporain et d’actuel. Dans un autre sens, le vocable renvoie à l’ère qui s’ouvre avec l’âge des communes et va jusqu’à la « cité future » (p. 212, La Cité future étant le titre d’un journal à numéro unique entièrement rédigé par Gramsci en 1917). L’État doit se dire moderne parce qu’il est doté d’une centralisation qui est absente ou minime dans les sociétés antique et médiévale (p. 212-213). César marquerait à cet égard déjà un tournant ayant promu le passage du particularisme aristocratique « italique » à l’universalisme abstrait de l’Empire et de sa bureaucratie (p. 217).
8 Le cinquième et dernier chapitre (« Les alternatives historiques de la période contemporaine ») compare les trois formes politiques majeures de la modernité – l’américanisme, le fascisme et le régime soviétique –, pour autant qu’il ait été permis à Gramsci de les observer et dans la mesure où il est possible de les interpréter à l’aide de ses concepts.
9 Contrairement à d’autres marxistes, Gramsci ne croit pas à un pourrissement rapide du capitalisme. L’américanisme montre que le capitalisme connaît de nouvelles floraisons. Il faut y voir un progrès sur le plan organisationnel de la production accompagné de méthodes coercitives (politiques antisyndicales) et de conséquences sociales importantes (uniformisation des mœurs). Le capitalisme est pourtant destiné à s’écrouler à long terme. Les salaires baisseront et les revenus feront de même sur la base de la loi de la chute tendancielle du taux de profit (p. 257). Douet passe sous silence le fait que cette loi est un point faible de la théorie marxiste : depuis 1896, elle a été réfutée par bien des économistes. Quoi qu’il en soit, l’histoire a pris une autre direction, le capitalisme allant jusqu’à accueillir des idées socialistes – telles que l’intervention de l’État dans l’économie –, alors que, d’après Douet, seule une issue socialiste véritable serait en mesure d’assurer le passage à un niveau supérieur de civilisation.
10 Le fascisme, quant à lui, serait une variété de révolution passive. Dans les mots de Gramsci, il donnerait une forme totalitaire à « la centralisation légale de toute la vie nationale dans les mains du groupe dominant » (p. 269). Ses aspects novateurs n’en cachent pas la nature d’encadrement régressif des masses subalternes. Assez délicat est en revanche le cas du régime soviétique, qui prend dans l’ouvrage le nom de « socialisme existant » (p. 282). D’une certaine manière, il est question pour Gramsci (et pour Douet) de sauver le socialisme comme structure de la société tout en stigmatisant le système politique dans lequel il s’est trouvé renfermé. La solution proposée consiste en « une critique – de plus en plus marquée, même si l’on peut juger aujourd’hui qu’elle reste insuffisante – de l’autoritarisme stalinien et de la ligne sectaire, économiciste et dogmatique adoptée par le PCUS et le Komintern à partir de la fin des années 1920, plutôt qu’en une condamnation du régime soviétique » en tant que tel (p. 296).
11 C’est dans le cours des années 1970-1980 que la modernité, qui est donc le trait dominant du siècle à la valeur positive chez Gramsci, cède la place à la postmodernité, porteuse d’une hégémonie émergeante. Les circonstances et les modalités de ce passage ne sont pas vraiment détaillées par Douet qui évoque néanmoins deux textes de référence : La Condition postmoderne. Rapport sur le savoir de Jean-François Lyotard (Minuit, 1979) et Postmodernism, or, the Cultural Logic of Late Capitalism de Fredric Jameson (Duke University Press, 1991). Douet veut bien admettre qu’un tel changement s’est produit, cependant il considère que l’hégémonie postmoderne doit être combattue. À l’époque postmoderne, l’histoire – i.e. celle « dotée d’un sens (à la fois une direction et une signification rationnelles) » (p. 309) – est mise à l’écart. Or avec elle disparait, oubliée, la perspective d’une société meilleure, horizon jadis impératif de l’évolution de l’humanité.
12 On ne saurait enfin tout à fait passer sous silence l’un des aspects les plus prégnants du livre : son marxisme. Une lecture attentive de L’Histoire et la question de la modernité permet de préciser le schéma idéologique sur lequel l’ouvrage s’appuie. Le marxisme dont il est question au fil de ses pages correspond à la doctrine des partis communistes lors du tournant eurocommuniste, dans la seconde moitié des années 1970. Plus exactement encore, les thèses qui rencontrent la faveur de ce livre sont celles de l’eurocommunisme de gauche (Nicos Poulantzas, Christine Buci-Glucksmann) : la lutte parlementaire est prise aux sérieux, la dictature du prolétariat est mise en sommeil, mais l’objectif d’une modification radicale de la société demeure. Sur ces points, l’auteur se détache de l’historiographie marxiste et gramscienne récente qui, en France tout comme en Italie, a cessé d’être dirigée par l’idée que l’avenir est prédéterminé et pour cela même connaissable.
13 Que reste-t-il de la pensée de Gramsci à l’ȃge postmoderne ? Certainement, selon Douet, une philosophie en phase avec notre temps, à même de fournir des arguments à ceux qui luttent contre la nouvelle hégémonie. Le cadre général n’aurait pas changé, en fait : socialisme contre capitalisme. Ce qui est sans doute une façon de contourner l’évidence des transformations planétaires en cours ou déjà survenues dont, bien sûr, le collapse du « socialisme existant ».
Giovanni Carpinelli, « Yohann DOUET, L’Histoire et la question de la modernité chez Antonio Gramsci », Revue européenne des sciences sociales [En ligne], mis en ligne le 14 août 2023, consulté le 15 août 2023. URL : http://journals.openedition.org/ress/10143
Lorenzo Santucci, Anna Zafesova: "È un golpe in piena regola. E comunque vada Putin ne uscirà malissimo", Huffpost, 24 giugno 2023
“I media italiani fanno fatica a chiamare le cose con il loro nome. Quello in corso è un golpe”. La giornalista Anna Zafesova, intervistata da Huffpost, va dritta al punto. Nel momento in cui venticinquemila uomini armati fino ai denti occupano una città da un milione di abitanti, crocevia fondamentale per le operazioni in Ucraina e per il controllo della Russia meridionale, chiamarla in modo diverso sarebbe riduttivo. Per questo, comunque andrà a finire, Vladimir Putin ne uscirà con le ossa rotte. Di fronte qualsiasi esito, l’immagine dello Zar sarà fortemente indebolita perché, che lo si voglia credere o meno, il tentativo di colpo di Stato è reale. Quindi, fuori dal suo controllo. Le variabili per il suo successo sono tante e, di conseguenza, potenzialmente difficili da concretizzarsi. Una cosa è certa: quello che sta accadendo sul territorio russo avrà inevitabili conseguenze su quello ucraino.
Anna Zafesova, a questo punto la domanda è come si posizionerà l’esercito, se con Putin o contro di Putin. Può essere l’ago della bilancia?
Credo che la vera chiave siano i servizi segreti e il cerchio magico putiniano. Abbiamo già visto che l’esercito non ha gran voglia di combattere. Un conto è farlo per la Russia in Ucraina, dove già lo fanno non di buon grado, un conto per un’apparente faida tra Prigozhin e Shoigu. Per di più, sul loro territorio. Secondo me sarà più interessante vedere dove si schiereranno i poteri forti, per utilizzare un termine italiano. E poi, quale esercito? È vero che nella storia russa i colpi di Stato sono stati portati avanti anche da piccoli gruppi militari, ma Putin dovrebbe richiamare soldati dall’Ucraina per fermare la Wagner, sguarnendo così il fronte. A meno che non voglia bombardare le proprie città: uno scenario che, oltre a essere inquietante, non so dove possa portarlo.
Che significato assume la presa di Rostov?
Si tratta di un esercito che è entrato in una città chiave per controllare il sud della Russia e il Caucaso, oltre che per la guerra. Inizialmente, alcuni l’hanno confusa con la Rostov che si trova a nord – distano circa 1.500 km l’una dall’altra, ndr – ma non è la stessa cosa. Mentre quella è paragonabile con la cittadina italiana di Orvieto, in questo come è come prendere Torino. Qui si controlla il Sud della Russia.
C’è chi crede che sia tutto organizzato.
I media italiani hanno fatto fatica a chiamare le cose come stanno: è un golpe. Possono esserci analogie con quello architettato da Recep Tayyip Erdogan, ma la differenza è che il presidente turco aveva ed ha un’opposizione organizzata, mentre Putin no. Per lui non c’è bisogno di un casus belli per dichiarare, ad esempio, la legge marziale o licenziare Shoigu. Tutto questo si poteva organizzare a freddo o con un omicidio clamoroso, come già fatto in passato. Non c’era bisogno di creare una rivolta armata, che distrugge la sua immagine anche se riuscisse a domarla.
Alcune notizie parlano di una fuga di Putin. È uno scenario già così realistico, dopo appena poche ore dall’inizio del colpo di Stato?
Tutto è possibile, dal movimento degli aerei privati possiamo capire quale sarà l’esito. Nella notte abbiamo visto decollare l’aereo di Lukashenko, ma non sappiamo se fosse a bordo. Nexta – l’agenzia di stampa che copre l’est Europa, ndr - riferiva che Putin era partito per San Pietroburgo. Magari questo volo non trasportava lui ma forze speciali. A prescindere non so quanto sia una buona idea, visto che è la città natale sia di Putin sia di Prigozhin. Sarebbe meglio rifugiarsi altrove.
Come ne uscirà?
Putin ne esce malissimo in qualunque caso. Mettiamo il caso che Prigozhin arrivi a Mosca, Putin è morto almeno politicamente. Se invece riuscisse a fermarlo, ha avuto comunque un golpe in casa. Anche perché Prigozhin è il frutto del sistema putiniano, ovvero la sostituzione dello Stato con una corte. È un ex criminale diventato ricco grazie agli appalti ricevuti, che si è costruito il suo esercito di galeotti perché Putin ha avuto l’idea geniale che un esercito privato potesse aiutarlo.
Intende dire che fidarsi e lasciargli troppo potere, alla fine, non è stata una mossa astuta.
Ha fatto uscire il genio dalla lampada e poi gli ha chiesto di rientrare. È impossibile. Non poteva immaginare che sarebbe rimasto tutto sotto il suo controllo. Nel caso in cui dovesse riuscire a eliminare Prigozhin, quindi scatenando una guerra civile, ne uscirà tremendamente indebolito.
E se fosse Prigozhin a fermarsi?
Anche se il capo della Wagner si rendesse conto di non avere le forze e vorrà tenersi Rostov per trasformarla in una Repubblica dei pirati, uno scenario che rimane plausibile, Putin non avrebbe problemi morali a bombardare una sua città. Non so tuttavia quanto lo voglia l’esercito.
Le lancio una provocazione. E se dietro tutto questo ci fosse lo zampino dell’Occidente, che ha soffiato sul fuoco delle divisioni interne per rovesciare il regime di Putin?
Ne dubito. Forse Prighozin qualche contatto lo ha anche cercato, ma credo con più probabilità che si sia sentito con Kiev. Questo è più probabile. Se vuole andare a Mosca, deve inevitabilmente sentire i nemici della Russia. Le sue parole di ieri sulle falsità della guerra propagandate dal ministero della Difesa, ma soprattutto sul falso motivo per cui Mosca ha lanciato l’invasione, lasciano intendere che prima di affermare cose del genere si sia confrontato con gli ucraini. La loro posizione ufficiale è che più la Russia si indebolisce, più gli conviene. Ora non possono non approfittarne. E poi c’è un altro elemento che mi porta a dire che c’è stato un contatto tra Prighozin e Kiev.
Quale?
Pochi giorni fa c’è stato un attacco di droni alle porte di Mosca, di cui si è parlato poco perché ormai sono ordinaria amministrazione fin quando non colpiscono un bersaglio. Ma questi in particolare sembravano diretti contro la base della divisione carrista dell’esercito russo, quella che normalmente interviene nel caso di un golpe a Mosca. Mi chiedo: è una coincidenza che rientra nella logica della guerra o un tentativo di mettere fuori gioco la più probabile linea di difesa nel caso di un colpo di Stato? Per Kiev è naturalmente un’opportunità. La domanda è se stanno guardando ciò che accade con i popcorn in mano o se ci sia qualcosa di più su un loro coinvolgimento.
Marco Di Giovanni
Lucia Annunziata, I personaggi, La Stampa, 21 giugno 2023
La rassegna ha proposto vari appuntamenti musicali nell’arco delle tre giornate all’insegna della grande musica. Protagonisti artisti di prestigio internazionale che si sono esibiti nei luoghi iconici del complesso: le suggestive Sala Diana e Cappella di Sant’Uberto, i grandiosi Giardini e la maestosa Galleria Grande.
Ogni appuntamento musicale è stato pensato ad hoc per gli spazi che lo ospitano, ed affronta a “temperature differenti” epoche e stili che dal Barocco arrivano alla musica dei nostri giorni, passando per i grandi del Classicismo e del periodo Romantico.
I musicisti sono giunti alla Reggia per esibirsi in repertori solistici e per unirsi in interpretazioni di pagine cameristiche.
Tra i partecipanti c'erano il violinista lettone Ilya Grubert, considerato tra i massimi virtuosi del nostro tempo, l'icona della musica contemporanea Irvine Arditti, dalla Francia il geniale compositore e pianista Michaël Levinas ed il soprano Marion Grange; Enrico Maria Baroni, clarinetto solista dell’Orchestra Sinfonica Nazionale della Rai; il Chaos String Quartet, viennese, tra i più apprezzati ensemble della giovane generazione, come la violoncellista americana Annie Jacobs-Perkins appartiene al novero dei più interessanti talenti della scena internazionale. Infine il compositore Vittorio Montalti con il brano che ha composto appositamente per la Reggia di Venaria, in prima esecuzione mondiale la sera del 2 giugno.
lunedì 2 giugno
Robert Schumann
Frauenliebe und Leben op 42 per voce e pianoforte
Vittorio Montalti
Dialoghi con la Materia
Commissione Late Spring Music Festival 2023 per soprano, violoncello ed elettronica
Franz Schubert
Quartetto d’archi in re minore D 810, La Morte e la Fanciulla
martedì 3 giugno
Ludwig van Beethoven
Sonata per pianoforte in do maggiore n 21 op 53, Waldstein
Igor’ Fëdorovič Stravinskij
Tre Pezzi per clarinetto solo
Ludwig van Beethoven
Quartetto d’archi in re maggiore op 18 n 3
mercoledì 4 giugno
Johannes Brahms
Sonata per violoncello e pianoforte in mi minore op 38
Claude Debussy
Trois chansons de Bilitis per voce e pianoforte
Wolfgang Amadeus Mozart
Quintetto per clarinetto in la maggiore K 581
Ho seguito il fittissimo programma del Late Spring Music Festival di Reggia Venaria – 1,2,3 giugno, quasi "tre giorni di pace, amore e musica" – in qualità di critico letterario e scrittore, con un misto di ammirata devozione e di lieve invidia. L'invidia per la musica – o meglio per i musicisti – nasce secondo Giorgio Manganelli dal fatto che ci promette quella liberazione dalla parola, dalle idee, dal significato stesso, che poi coincide con la segreta, irraggiungibile utopia della letteratura, almeno dal romanticismo in poi (ma ha una genealogia più antica). La musica ci darebbe infatti la certezza quasi fisica – forse anch'essa illusoria – di uno spazio celeste, irrelato, di una metafisica dei suoni che appunto non significa niente, che ci emancipa perfino da quello che Hegel, infatuato di Rossini, definiva il faticoso "lavoro della verità". Viene in mente un aforisma di Cioran: "Perché leggere Platone quando basta un solo di sax a trasferirci nell'iperuranio"(sostituite pure il solo di sax con un brano per violoncello solo o con quello che volete). Personalmente continuo ad aver bisogno di entrambi, del sax e della lettura dei dialoghi di Platone. Ma con questa speranza di poter accedere per un attimo all'iperuranio ho seguito il programma del festival, fatto di concerti (mattutini e serali), momenti didattici, conversazioni, etc.
I suoni nascosti nei luoghi
Ma qual è l'idea-forza che ne è alla base, messa a punto dal direttore artistico, e artist in residence, Claudio Pasceri (presente come violoncellista in vari concerti) e condivisa con Francesco Bosso, responsabile dell'Area Programmazione e Valorizzazione della Reggia (aggiungo anche che il festival è stato voluto dal presidente Michele Briamonte e dal direttore Guido Curto). Credo che uno dei meriti del festival consista nel mostrarci, tangibilmente, una verità a proposito delle origini della musica. Di che si tratta? La musica non tanto è stata "inventata" dall'uomo quanto da lui "scoperta". Come del resto la matematica, la quale si trova fuori di noi, e coincide con il linguaggio della natura (i teoremi sono nostre annotazioni), la musica esisteva già da sempre, nelle frequenze di suoni del mondo naturale, ed esisterà anche dopo la scomparsa degli umani. I suoni che abbiamo ascoltato negli spazi della Reggia erano lì da tempo immemorabile – appena nascosti negli angoli delle sale (abbandonate prima del recente restauro) o perfino rifugiati dentro i sontuosi dipinti –: appartengono a quei luoghi, emanazione sensibile del genius loci. Da sempre quella sonata di Bach per violoncello abita la cappella della chiesa barocca di Sant'Uberto, così come fin dall'età post-rinascimentale la Fanciulla e la Morte del quartetto di Schubert dialogano tra loro nella solenne Sala di Diana, tra le scene mitologiche e le scene di caccia dei grandi quadri. Come è stato possibile questo sortilegio evocativo, negromantico, e cioè l'affiorare dei suoni alla luce del castello e all'ascolto dei tantissimi spettatori delle giornate? Ogni concerto partiva da una idea precisa della musica che si voleva proporre: una scelta meditata, fatta in relazione a quei luoghi. Solo così il festival ha permesso a quei suoni di ritrovare la propria "patria" ideale, lontano dalle convenzionali sale da concerto, perché ha saputo rispettarne le ragioni più profonde. Inoltre: i bis al termine delle esecuzioni musicali sono stati evitati proprio perché estranei a una "sintassi" del progetto: sarebbero stati "dissonanze" non volute, avrebbero costretto quei suoni a una replica incongrua, snaturandoli.
Interiorizzare l'esterno
Le "sculture fluide" e installazioni di Giuseppe Penone, "artista povero" che lavora con materiali naturali, entrano coerentemente entro una idea del genere, giocando tra interno ed esterno. Fine dell'artista è un “relazionarsi al contesto cercando di interiorizzarlo dialetticamente"(Celant, fondatore dell'Arte Povera). La musica nelle giornate del festival non solo si ascoltava, ma si respirava, si attraversava fisicamente, così come attraversavamo le opere di Penone, entro un universo fluido che tutto metteva in relazione. L'artista è attentissimo alle tracce dell'umano nel paesaggio: "arbusti spostati da una forza diversa dal vento, le foglie staccate…". Le sette grotte dove sono collocati i nuovi lavori in marmo, collegate al giardino con una scritta, guidano la passeggiata dei visitatori.
Il violino parla italiano
"il carattere puerile della fonetica italiana, la sua stupenda infantilità… qui tutto rima con tutto, ogni parola chiede di mutarsi in concordanza" (Osip Mandel'stam)
Nell'incontro con uno dei maggiori liutai viventi, Bernard Neumann (canadese di padre tedesco), che ha il suo negozio nel centro di Cremona, ho imparato tra le molte cose che i violini italiani – anzitutto gli Amati del '500 e poi i celebri Stradivari – hanno un suono purissimo che un poco somiglia alla lingua italiana, con quelle cinque vocali rotonde, ben scandite, con le note che chiedono di concordare tra loro. Quando infatti un francese ha cominciato, temerariamente, a fabbricare violini il suono infatti era pregevole ma sensibilmente diverso. I costruttori italiani di violino nel '500 e '600 hanno realizzato tantissimi strumenti (Stradivari fino a 1.100), in abete e acero (legni leggerissimi), e ognuno era un pezzo unico! Davvero oggi quegli artigiani ci appaiono come dei mistici innamorati di Dio, per loro la purezza del suono. Poi Neumann ci ha regalato una involontaria, straordinaria metafora: sulla superficie del violino sono presenti due fessure allungate che ricordano una "effe", si chiamano buchi armonici. Bene, il liutaio ha parlato in proposito di una "debolezza controllata", e dunque pianificata e quindi funzionale, strutturale. Insomma il violino per giungere alla perfezione deve un po' indebolirsi.
I ragazzini salveranno il mondo?
Ogni pomeriggio c'era un incontro dei bambini con uno strumento musicale, intorno a cui si raccolgono in circolo, a contemplare un oggetto magico, e ad ascoltare colui che lo racconta. Mi evocano una immagine di Cristina Campo, quando osserva che "il bambino che ascolta un vecchio rievocare batte le ciglia con ipnotica lentezza". A un certo punto un bambino particolarmente piccolo prova ad appoggiare la mano sulla "pancia" del violoncello mentre viene suonato, avverte un lieve tremito, un brivido che somiglia a un solletico, e così gli viene da sorridere, con un po' di imbarazzo. Mentre un altro preme le chiavi del clarinetto cosicché da questo escono melodie incantatorie che avrebbero potuto trascinare tutti i bambini nel laghetto della Reggia, come accadde con il pifferaio magico
Le conversazioni di Enzo Restagno
Il musicologo Enzo Restagno era invece il pifferaio magico degli adulti. Ogni sera ci intratteneva su temi e autori musicali ogni volta inseriti in un ambito più ampio, di storia delle idee e della cultura, con associazioni imprevedibili e gusto della messinscena. Il pubblico era trasportato in mondi storici lontani nel tempo, un poco fiabeschi, tra intuizioni critiche spiazzanti e uso sapiente del gossip. Ad esempio mettere in relazione Bach e Pascal, di poco antecedente, illumina l'opera dell'uno e dell'altro: la loro comune "fede" in un possibile ordine del cosmo, in un Dio buono e amorevole, era per entrambi un azzardo e nasceva dal senso di una immensa solitudine dell'uomo davanti al mistero della natura.
Una elettronica quasi pop
La musica contemporanea, come l'arte contemporanea, e – per esempio – al contrario del romanzo, si è così allontanata dal senso comune da rischiare di non avere più pubblico. Proprio la musica elettronica, accanto certo ad altri filoni di ricerca, potrebbe però riportare il pubblico alla musica contemporanea. Vittorio Montalti, compositore di musica elettronica pluripremiato, pur partendo da presupposti di estremo rigore ospita nella sua opera una grande varietà e anzi "pluralità" (parola cara a Luciano Berio) di suoni e rumori (sostiene tra l'altro che tra gli uni e gli altri c'è una sostanziale continuità fatta di infinite sfumature), aprendo alle percussioni e rinunciando ad aggredire gli ascoltatori. La elegante fluidità della sua produzione – in particolare l'opera composta ad hoc per il festival, "Dialoghi con la materia", e ispirata alle parole scolpite nel marmo da Penone – nasce da un mix di leggerezza e ironia. Non tanto ha musicato un testo quanto ha lavorato sulle parole per trasformarle in figure musicali (Manganelli chioserebbe: fino a non fargli significare niente!). In un incontro con il pubblico ha spiegato di voler sostituire la parola "bellezza" con la parola "autenticità": restare fedeli a se stessi, dentro la sperimentazione, significa per lui non spezzare il patto con il pubblico, ma anzi risvegliare nel pubblico – quasi per contagio – lo stesso bisogno di autenticità. Montalti intende entrare dentro il suono per svelarne il nucleo più nascosto e renderlo comunicabile, dunque pop.
La sottrazione della fotografia
L'intero festival è stato introdotto e commentato dalle fotografie di Valentina Vannicola, un'artista che lavora spesso con le opere letterarie (ad esempio un suo racconto per immagini dell'Inferno dantesco). La sua scelta è stata radicale: eliminare l'umano dal paesaggio, dunque lavorare solo sugli spazi e gli elementi architettonici. Il logo del festival è una sua fotografia (ma ne ha fatte tante altre con la stessa ispirazione): un violino aereo, come sospeso dentro una sala neoclassica della Reggia, dove svolazzano innumerevoli spartiti presi da un vortice d'aria. O anche fotografando le sale senza stucchi e senza affreschi, inseguendo una leggerezza quasi calviniana fatta di sottrazione. Anche qui: l’idea di una musica che continua a esistere anche se il mondo finisse. Poi però sta preparando anche una serie di ritratti dei musicisti (dei quali continuiamo ad avere bisogno).
Lo stile dell'anatra dei virtuosi
Lo "stile dell'anatra"(coniato da Raffaele La Capria) nasconde la fatica, proprio come un'anatra che sembra scivolare placidamente sulla superficie dell'acqua mentre le zampette, nascoste, si agitano vorticosamente. Un altro nome per quella che nel '500 venne chiamata da Baldassarre Castiglione la "sprezzatura": studiata disinvoltura, noncuranza nel fare cose anche difficili, grazia mai affettata. Nei concerti del festival sono sfilati autentici virtuosi nei loro strumenti, dai violisti Ilya Grubert e Irvine Arditti alla giovane violoncellista Annie Jacobs-Perkins, dal pianista Michaël Lévinas al clarinettista Enrico Maria Baroni, e poi al Chaos String Quartet viennese e al soprano Marion Grange. Virtuosi inarrivabili ma capaci di un sublime stile dell'anatra che appunto nasconde lo sforzo, come Maradona che palleggiava con tale naturalezza da convincere che fosse un esercizio alla portata di tutti.
Il sogno di una cosa
"Comprendevo il silenzio dell'etere / le parole degli uomini non le ho capite mai" (Friederich Hölderlin)
Seguendo l’iniziale suggestione vorrei ora rispondere all'interrogativo di fondo: ascoltando i concerti della Reggia Venaria, abbandonandomi all'incanto dei suoni mi sono infine liberato – da letterato invischiato nel gioco incomprensibile delle parole umane – dalla insostenibile pesantezza del significato? Ho attinto per qualche istante all'inviolabile iperuranio evocato dagli strumenti? Non ne sono sicuro, però ho imparato una cosa. Nell'alchimia delle tre giornate ho scavato dentro quella che Manganelli definisce "invidia per la musica", fino a trovarne la radice ultima, che è poi, come succede anche al fondo dell'odio, una forma nascosta di amore. Amore per qualcosa che sembra sottrarsi a ogni possesso, alla prosa della nostra comunicazione quotidiana e dei nostri scambi verbali, ma che pure è parte dell'esistenza, anche soltanto come "sogno di una cosa".